Escroquerie présumée à Mougins : un million d’euros détourné dans la revente de voitures de luxe

Publié : 20 août 2025 à 11h30 par
Caroline Delattre

Escroquerie présumée à Mougins : un million d’euros détourné dans la revente de voitures de luxe
Escroquerie présumée à Mougins : un million d’euros détourné dans la revente de voitures de luxe
Crédit : Escroquerie présumée à Mougins : un million d’euros détourné dans la revente de voitures de luxe

Ce qui ressemblait à une success-story dans le secteur de la voiture de prestige s’est transformé en scandale judiciaire. L’entreprise Flat Sport Chrono, installée à Mougins et spécialisée dans le dépôt-vente de véhicules haut de gamme, est aujourd’hui au cœur d’accusations descroquerie de grande ampleur. Clients floués, salariés désabusés et justice mobilisée : une affaire qui secoue la Côte d’Azur.

Le principe du dépôt-vente semblait simple : des particuliers confiaient leurs véhicules à la société, qui se chargeait de les vendre contre commission. Mais plusieurs clients affirment n’avoir jamais récupéré l’intégralité de l’argent issu des transactions.

Un Niçois raconte avoir confié deux Porsche, dont une vendue plus de 90 000 €. Sur cette somme, il n’aurait perçu qu’une partie, l’autre ayant « disparu » dans les comptes de l’entreprise. À Antibes, un autre propriétaire attend toujours près de 20 000 € après la revente de son Audi RS3. D’anciens commerciaux évoquent un dirigeant menant une existence de luxe, incompatible avec les difficultés financières de l’entreprise : montres prestigieuses, restaurants quotidiens, voyages à Dubaï… Pendant que certains clients réclamaient leurs virements, le patron aurait continué à afficher un train de vie flamboyant, alimentant le soupçon d’un détournement d’argent.

Face à l’accumulation des plaintes, la justice a placé Flat Sport Chrono en redressement judiciaire au printemps 2025, avant de prononcer sa liquidation quelques semaines plus tard. Les dettes cumulées approcheraient le million d’euros, entre sommes dues aux clients et créances fiscales ou sociales. Le président de la société nie toute responsabilité directe. Il affirme que des commerciaux auraient détourné une partie des fonds, provoquant la faillite de l’entreprise. Une version fermement contestée par ces derniers, qui disent être prêts à livrer leurs relevés bancaires pour prouver leur bonne foi. Parallèlement, le dirigeant aurait déjà relancé une activité similaire sous un nouveau nom commercial, attisant l’inquiétude des clients lésés. Au-delà des chiffres, cette affaire révèle les failles possibles du système de dépôt-vente lorsqu’il n’est pas encadré par des garanties solides. Plusieurs propriétaires de véhicules de prestige se retrouvent aujourd’hui sans voiture, sans argent et avec la désagréable impression d’avoir été dupés.