TOLERANCE ZERO POUR TOUT ACTE OU PROPOS RACISTE AU SEIN DE LA POLICE

Christophe Castaner prend une série de mesures dont l'arrêt des techniques dites de l'étranglement" pour les interpellations

CANNES RADIO

Une tolérance zéro face au racisme dans la Police.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé hier une série de mesures pour lutter contre les bavures et les violences au sein des forces de l'ordre.

 

Il a notamment demandé aux directions de la gendarmerie et de la police nationale "qu'une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d'acte ou de propos raciste". 

 

La méthode d’interpellation dite de l’étranglement jugée dangereuse est abandonnée.

Cette méthode de "prise par le cou" ne sera plus enseignée lors des formations en école de police. Par ailleurs, si un policier ou un gendarme doit maintenir quelqu'un au sol lors de son interpellation, il sera désormais interdit de s'appuyer sur sa nuque ou son cou", a-t-il dit.

 

Le ministre a toutefois de nouveau récusé le terme de violences policières : "Je refuse l’amalgame qui consiste à penser qu’une profession globale porterait l’infamie de ces violences." Christophe Castaner a par ailleurs tenu à rappeler que "la France, ce n’est pas les Etats-Unis", en référence à la mort de George Floyd, le 25 mai, après son arrestation par un policier blanc.

L’usage des caméras-piétons sera également renforcé pour les contrôles d’identité.

 

Christophe Castaner appelle aussi à une réforme "en profondeur de l’ IGPN) pour plus de "transparence". L'IGPN a annoncé lundi avoir été chargée en 2019 d'un nombre inédit d'enquêtes judiciaires (1.460, +23,7% par rapport à 2018) et dont plus de la moitié portent sur des "violences volontaires" de la part des forces de l'ordre. Ce dernier chiffre a bondi de 41% par rapport à 2018.

Le Défenseur des droits Jacques Toubon a lui indiqué avoir enregistré l'an passé un bond de quasiment 29% des dossiers liés à la "déontologie de la sécurité", dont la majorité concerne l'action des forces de l'ordre.

Mais il pointe "une crise de confiance des citoyens à l'égard des forces de sécurité" et un "comportement discriminatoire" des policiers dans certains cas.

 

 

"La confiance doit être le maître-mot de la relation entre les forces de l’ordre et les citoyens", a martelé Christophe Castaner. Il a notamment évoqué une enquête publiée par le ministère, dimanche, qui avance que 84,9% des personnes interrogées ont une image positive des forces de sécurité intérieure. "Je ne serai satisfait que lorsque 100% des Français répondront favorablement à ces questions."

 

Réaction d’injustice au sein des rangs de la Police : pour le syndicat Alliance 06, un amalgame est fait entre polices françaises et américaines qui n’ont rien en commun. Il ne faut pas stigmatiser toute la police.Nous sommes là pour protéger, pas pour tuer.

Pour SGP Police FO, il n’y a pas d’idéologie raciste au sein de la police française.

Une avocate du barreau de Nice rappelle également que les policiers ne sont pas respectés dans les quartiers difficiles. Ils ne se sentent pas soutenus et subissent à leur tour des violences, des menaces, des provocations au sein même de leur vie privée". 

L'onde de choc provoquée par la mort de George Floyd aux Etats-Unis continue de se propager. Plus de 2000 personnes ont manifesté dans le calme samedi à Nice. 

Nouveaux rassemblements aujourd’hui à 18h.

Aux Etats-Unis, les funérailles de George Floyd se déroulent aujourd’hui à Houston. La caution du policier accusé du meurtre de George Floyd a été fixée à 1 million de dollars. Il a comparu hier pour la première fois devant un juge. Il risque 40 ans de prison.